Comme
chaque soir, j'empruntai la petite route qui mène d'Hérouville à
Nesles-la-Vallée et moutonne au coeur du plateau, avant de plonger vers le
village.
Je
bouillonnais d'allégresse et ce n'était pas dû qu'à la magnificence du couchant,
enluminant arbres et champs alentour d'or et d'écarlate. Non, ce crépuscule me
touchait d'autant plus que je venais de faire une rencontre que je pouvais
qualifier de décisive.
Moi,
pauvre esseulé depuis ma rupture avec cette garce de Micheline un an
auparavant, n'avais jamais ressenti un tel choc.
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En
apercevant cette jeune femme, campée à la sortie du restaurant d'entreprise, j'avais
eu l'impression que le monde retrouvait enfin ses couleurs. Elle n'était pas
seulement belle, c'eut été rendre un piètre hommage à sa personne et l'évoquer
de manière bien réductrice... Il émanait d'elle quelque chose de magique,
alliance subtile de sérénité et de splendeur intérieure, de sensibilité et de charme.
J'avais compris à cet instant ce que pouvait être le coup de foudre et accepté
d'y succomber.
J'avais
réussi à parler avec elle, à la captiver, je crois, tout autant qu'elle
m'ensorcelait. Une sorte de lien mystérieux s'était tissé entre nous aux
premiers mots échangés, et nous n'avions pu nous résoudre à nous quitter sans
avoir pris ensemble un café.
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