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Homicide volontaire sans préméditation

 

- extrait -

 

 

 

 

 

 

    C'est à cause de l'autoroute qu'elle a quitté Hauzans ; c'est à cause de l'autoroute qu'Hauzans et toutes choses se meurent.

    Etreignant le garde-corps de la passerelle, Damian contemple le long ruban d'asphalte, qui gît à ses pieds, noir bleuté, segmenté de blanc pointillé à l'infini de son regard.

    Ces quatre voies chargées de vacarme, d'étrangers, d'abandon et de mort lui ont volé Léa, sa liberté, son bonheur, son honneur.

    Bien qu'il ait payé pour sa faute, regretté son geste, pleuré sa perte, Damian sait que la vraie coupable reste cette route maudite qui désertifie les campagnes, coupe et tranche dans les familles, assassine des innocents. Après l'enfer et la prison, la haine s'est éteinte, demeure la rancune.

 

 

 

    Voûté de chagrin, il lâche la rambarde d'acier et revient vers Hauzans où plus rien ne le retient.

    Après le pont, il s'engouffre dans la sente première du petit bois, maintenant abandonnée. Les fougères s'écartent sur son passage, les chatons des noisetiers poudroient sur ses épaules. Les plus hautes ramures semblent le reconnaître et murmurent :

    - Pourquoi es-tu seul Damian ? Qu'as-tu fait de Léa ?

   Damian s'assied dans un recoin moussu, cale sa nuque contre le tronc rugueux de leur vieux chêne, et l'arbre raconte Léa quand elle n'était encore qu'à lui, « sa petite fiancée », comme disaient les Hauzançois.

 mMireille Mirej, 1997, titre original : Faute avouée n'est pas effacée

Juste quelques photos pour vous aider à patienter.

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