Á chaque vacances scolaires, nous
passons une semaine à la campagne et, l'été, une quinzaine de jours. En général,
nous partons à trois : Maman, mon frère, Sylvain, qui a 16 ans, et moi, Caroline,
qui en ai 9. Parfois nous emmenons un copain, Arthur, qui a 11 ans. Papa ne
vient pas : il n'a pas autant de congés que nous !
J'adore la campagne de
Haute-Saône, car notre famille est originaire de là. La maison existe depuis
1793 et elle est pleine de souvenirs. J'aime bien y venir aussi parce que la
nature est belle et que j'y vois toutes sortes d'animaux que nous n'avons pas
en région parisienne : des vaches, des moutons, parfois des ânes, des
poules, des lapins, des daims dans un parc, des chevreuils, le soir, à l'orée
des bois et des oiseaux rares : cygnes sauvages, hérons cendrés,
martins-pêcheurs... Mais, ce que je déteste, c'est être privée de chevaux
pendant une semaine.
Partir signifie que je ne peux
pas aller au poney-club et nous n'emmenons que nos chiennes en vacances. Nous
n'avons pas la possibilité de transporter notre cheval. Le verger n'est pas
clôturé et nous n'avons pas les moyens d'acheter un van tracté. Alors, cela me
manque et je rêve de trouver des chevaux à caresser tout près de la maison.
Dans le village, il y a une fille
qui possède un poney et un cheval, mais c'est une vraie frimeuse. Elle regarde
les « Parisiens » du coin de l'oil et se moque de nous. Elle
s'appelle Suzy et elle doit avoir à peu près quatorze ans. Quand mon frère
était petit - j'étais encore un bébé ! - elle lui a fait subir tellement de
méchancetés qu'il la déteste et a toujours voulu se venger des humiliations
dont elle a été responsable.
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